PARTIE 2 - Cette offre est-elle faite pour moi ? Les bons réflexes pour éviter les stages décevants (ou franchement foireux)


Comment savoir si cette offre est faite pour moi ?
Vous avez repéré une offre sympa. Vous avez commencé à la déchiffrer (en suivant les conseils de notre précédent article bien sûr...), et vous commencez à vous projeter. Mais… petite pause !
Avant de foncer tête baissée dans la rédaction de votre candidature, posez-vous une question essentielle : "Est-ce que cette offre est faite pour moi ?"
Parce que non, toutes les offres de stage ne se valent pas. Et surtout, vous n'êtes pas là pour prendre "ce qu’il y a", mais pour choisir ce qui vous correspond. Un stage, ce n’est pas juste cocher une case sur votre parcours, c’est une immersion dans le monde pro. Autant qu’elle vous serve à avancer, pas à vous épuiser ou vous ennuyer.
Dans cette partie, on va mettre les choses au clair : toutes les offres ne se valent pas, et toutes ne sont pas faites pour vous. Ce qui compte, ce n’est pas d’être “le bon candidat pour eux”, mais de trouver le bon stage pour vous.
Inverser la logique : et si, c'était vous qui recrutiez ?
On a tous été tentés, à un moment ou un autre, de lire une offre de stage comme on lirait une prophétie : « Suis-je l’élu ? Ai-je toutes les compétences demandées ? Vais-je survivre à l’épreuve de l’entretien ? »
Spoiler : vous n’êtes pas Harry Potter dans la chambre des secrets (vous savez quand Harry doit sauver son futur crush et faire mumuse avec un serpent). Vous avez le droit de choisir la quête qui vous convient, pas de subir celle qu’on vous impose.
À force de vouloir “coller au profil” à tout prix, vous oubliez peut-être le détail fondamental : une offre de stage, c’est une proposition. Pas une obligation. Et vous avez le droit – que disons-nous, le devoir – de vous demander si cette mission mérite votre temps, votre créativité, votre charge mentale (et vos trajets en métro ligne 13 à 8h du matin).
Imaginez que vous êtes le boss
Pas le stagiaire stressé qui attend fébrilement une réponse à sa candidature. Non. Le patron, le chef d’équipe, le mentor inspirant (ou du moins, celui qui a un mug qui dit “Best Manager Ever”).
Devant la surcharge de travail en ce moment, vous vous dites : “Tiens, on va accueillir un stagiaire. On va lui confier un projet, ça va nous aider, et lui, ça va le faire monter en compétences.” Bon plan, non ?
Et là, vous ouvrez la fiche de mission qu’on a préparée pour lui… Silence gêné.
Quelles seraient exactement ses futures missions ?
“Faire de la veille” (traduction : traîner sur Google pendant trois mois).
“Participer à des réunions” (traduction : prendre des notes que personne ne relira jamais).
“Être force de proposition” (traduction : personne ne sait ce qu’on va lui faire faire, mais au cas où, qu’il ait des idées).
Et là, vous réalisez que vous êtes en train de lancer un jeune en plein démarrage de carrière… dans le flou le plus total. Pas de mission structurée. Pas d’accompagnement réel. Pas de perspective d’évolution. Juste un vague “il nous donnera un coup de main”.
Franchement, vous seriez fier de proposer ça ? Vous le recommanderiez à un ami ? Non ? Alors pourquoi l’accepter en tant que candidat ?
Le rôle inversé, c’est ça : se demander si, en tant que recruteur, vous auriez validé ce stage. Un bon stage, c’est une mission avec du sens, un cadre qui soutient, un minimum de suivi. Pas un poste pansement. Et vous méritez clairement mieux qu’un stage conçu en cinq minutes sur un coin de bureau.
👉 L'astuce Coachmania : Avant de postuler, faites l’exercice de résumer la mission à voix haute, comme si vous deviez la vendre à un candidat. Si vous avez du mal à la rendre attractive ou concrète, c’est peut-être que… elle ne l’est pas. Et dans ce cas, mieux vaut passer votre tour que perdre six mois à le regretter.
Identifier les red flags
Certaines offres de stage ont l’air parfaites. Sur le papier, tout brille. Et puis, quand on gratte un peu… aie. Mais alors, comment flairer les embrouilles avant qu’il ne soit trop tard ? Coachmania vous propose un outil simple mais redoutablement efficace : le bingo du stage.
Parce qu’il vaut mieux tiquer sur quelques détails avant de signer, que de pleurer dans un open space en carton.
Le bingo du stage
🚩 Pas de tuteur identifié
Si l’annonce ne mentionne aucun référent, ni personne pour encadrer, former, ou suivre votre progression… c’est non. Sans tuteur, vous risquez de passer du statut de stagiaire à celui de meuble décoratif, voire de post-it humain qu’on déplace d’une tâche floue à une autre. Un bon stage commence par une personne responsable de votre accompagnement.
🚩 Une description ultra vague
“Vous participerez à des projets variés, dans un environnement dynamique.”👉 Traduction : on ne sait pas encore ce que vous allez faire. Mais promis, ce sera vivant.
Une mission qui tient en trois lignes floues, sans livrables, sans objectifs clairs, c’est souvent un grand vide déguisé en opportunité.🚩 Trop de missions… ou aucune
“Vous serez amené à gérer les réseaux sociaux, participer à la refonte du site, appuyer le service commercial, organiser des événements internes et contribuer à la stratégie RH.” ▶️Donc en gros, vous remplacerez cinq personnes. À l’inverse, une annonce qui ne décrit aucune vraie mission mais parle de “dynamisme et proactivité” peut cacher… l’absence totale de rôle. Dans les deux cas, c’est non. Vous n’êtes ni un clone multitâche, ni un meuble décoratif.
🚩 Pas un mot sur la gratification
Un stage de plus de deux mois doit être rémunéré (au moins légalement, à 4,35€/h brut en 2025). Si ce point est absent de l’annonce, ou pire, s’il est mentionné avec des périphrases du type “vous bénéficierez d’un cadre d’apprentissage riche”, préparez-vous à être payé… en “expérience”. Rappel : l’expérience, c’est bien. Le bénévolat, moins.
👉L'astuce Coachmania : Quand vous lisez une annonce, amusez-vous à repérer les signaux rouges comme dans un vrai jeu de bingo.
▶️ Cinq cases cochées ? Danger.
▶️ Trois ? Restez sur vos gardes.
▶️ Zéro ? Là, on peut commencer à s’enthousiasmer.
C'est le moment de faire le point
Parce qu’on a beau vous dire de “croire en vous”, parfois, le plus utile, c’est de faire un check mental rapide, façon test de personnalité version “est-ce que je signe ou je fuis ?”.
Voici cinq questions simples à se poser avant d’envoyer votre candidature.
Est-ce que je vais progresser ?
Techniquement, humainement, professionnellement.
Vous ne partez pas en stage pour faire des PowerPoint toute la journée sans comprendre à quoi ils servent. Vous êtes là pour apprendre, tester, gagner en confiance. Si les missions ressemblent à ce que vous savez déjà faire les yeux fermés, où est le défi ?Est-ce que ce stage peut m’ouvrir des portes ?
Dans un monde idéal, un stage c’est une rampe de lancement : vous développez votre réseau, vous gagnez en légitimité, vous gagnerez peut-être même un CDD ou une alternance derrière. Si personne ne connaît l’entreprise, si elle n’a aucun lien avec ce que vous voulez faire plus tard, ou si elle est en train de fermer discrètement ses locaux… c’est pas franchement un tremplin.Est-ce que je vais m’y sentir à ma place ?
Rythme, ambiance, style de management, valeurs… Vous êtes plutôt “esprit start-up qui brainstorme en baskets” ou “structure carrée avec réunions tous les lundis à 9h tapantes” ? L’important, ce n’est pas ce qui est mieux. C’est ce qui est mieux pour vous. Si vous sentez dès l’annonce que l’environnement ne colle pas, pas la peine d’insister.Est-ce que j’ai les compétences de base requises ?
Vous n’avez pas besoin d’être expert Excel, roi du code ou déesse du marketing digital. Mais si tout vous semble complètement incompréhensible, ce n’est peut-être pas le moment. À l’inverse, si vous vous dites “OK, je connais les bases, et je sens que je peux apprendre le reste”, foncez.Est-ce que ce stage respecte mes limites ?
Durée raisonnable, rémunération décente (ou au moins légale !), horaires compatibles avec vos études, et une localisation qui ne vous demande pas de traverser deux départements à l’aube. Ce n’est pas être difficile, c’est être réaliste. Un stage, ça se vit au quotidien.
👉L'astuce Coachmania : Si vous cochez “non” à plus de deux de ces questions, c’est que l’offre ne vous correspond probablement pas. Et dans ce cas-là ? Mieux vaut zapper et garder votre énergie pour une mission qui vous fera grandir, pas juste courir.
En bref
On vous l’a dit, redit, et peut-être même crié dans le creux de l’oreille en mode mantra zen : un stage, ce n’est pas une case à cocher. C’est une expérience à construire.
Et pour bien construire, il faut savoir dire non. Non aux offres floues, non aux missions fourre-tout, non aux entreprises qui veulent un stagiaire sans savoir pourquoi.
Votre temps, votre énergie, vos compétences méritent mieux que ça. Vous avez le droit de chercher un stage où vous apprendrez, où vous serez encadré, où votre travail aura un sens.
👉Un stage qui vous respecte. Un stage qui vous fait progresser.
Alors, avant de postuler : lisez entre les lignes, dégainez votre bingo des signaux rouges, posez-vous les bonnes questions… et soyez exigeant.
Et d'ici là, n'hésitez pas à réviser la PARTIE 1 de cet article - ICI 😉

